Les articles de 48 à 51 de la loi n°2016-78 du 17 décembre 2016 portant loi de finances pour l’année 2017 ont institué une contribution conjoncturelle exceptionnelle au profit du budget de l’Etat de l’année 2017.
La présente note a pour objet de commenter les dispositions desdits articles.
I. Champ d’application de la contribution conjoncturelle
Conformément aux dispositions de l’article 48 de la loi de finances pour l’année 2017, la contribution conjoncturelle est due par :
1. Les personnes morales
a. Sociétés soumises à l'impôt sur les sociétés
Il s'agit des entreprises et des sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés conformément à la législation fiscale en vigueur au taux de 10%, 20%, 25% ou 35% selon le cas, y compris les établissements stables en Tunisie des sociétés non résidentes et qui procèdent au dépôt des déclarations au cours de l'année 2017 au titre de l'impôt exigible sur leurs bénéfices réalisés en Tunisie.
b. Sociétés non soumises à l'impôt La contribution s'applique aux entreprises et aux sociétés exonérées de l'impôt conformément à la législation fiscale en vigueur, il s'agit notamment :
- des sociétés prévues par l'article 46 du code de l'impôt sur le revenu des personnes physiques et de l'impôt sur les sociétés.
- des sociétés bénéficiant de l'exonération totale de l'impôt sur les sociétés pendant 5 ans dans le cadre des mesures visant encouragement à la création des petites et moyennes entreprises, soit : *les nouvelles sociétés créées au cours de l'année 2013 exerçant dans le secteur des services ou des professions non commerciales dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 300 mille dinars et les sociétés exerçant dans le secteur d’achat en vue de la revente,
*les activités de transformation et la consommation sur place et dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 600 mille dinars. (Article 17 de la loi de finances pour l'année 2013), 5 les nouvelles sociétés créées au cours de l'année 2014 exerçant des activités de transformation et dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 600 mille dinars. (Article 20 de la loi de finances pour l'année 2014),
*les nouvelles sociétés créées au cours de l'année 2016 exerçant des activités de transformation et dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 600 mille dinars et les sociétés exerçant dans le secteur des services ou des professions non commerciales dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 300 mille dinars et constituées par les personnes au chômage titulaires d’un diplôme universitaire ou d’un brevet de technicien supérieur. (Article 13 de la loi de finances pour l'année 2016).
- des sociétés bénéficiant de la déduction totale de leurs bénéfices provenant de l'exploitation nonobstant le minimum d'impôt prévu par l’article 12 de la loi n°89-114 du 30 décembre 1989, il s'agit notamment:
*des sociétés implantées dans les zones de développement régional au cours de la période de déduction totale,
*des sociétés exerçant dans les domaines du développement agricole au cours de la période de déduction totale,
* des sociétés exportatrices dont la période de déduction totale conformément à la législation en vigueur n'a pas expiré.
c. Sociétés pétrolières
La contribution conjoncturelle concerne également les sociétés pétrolières soumises à l'impôt pétrolier et exerçant dans le cadre de la législation leur régissant.
Sur la base de ce qui précède, les personnes morales autres que susvisées demeurent non concernées par la contribution conjoncturelle, il s'agit notamment des :
- personnes qui sont hors champ d'application de l'impôt sur les sociétés tel que prévu par l'article 45 du code de l'impôt sur le revenu des personnes physiques et de l'impôt sur les sociétés à l'instar des: * fonds prévus par le code des organismes de placement collectif (les fonds communs de placement en valeurs mobilières, les fonds communs de placement à risque et les fonds communs de créances), * fonds d’amorçage prévus par la loi n°2005-58 du 18 juillet 2005,
- sociétés de personnes, sociétés et groupements soumis au même régime fiscal desdites sociétés, étant donné que la contribution est exigible dans ce cas, au niveau des associés lors du dépôt de la déclaration de l'impôt sur le revenu ou de l'impôt sur les sociétés sur la base de leurs parts dans les bénéfices sociaux réalisés par la société, selon leurs droits, et ce, lorsqu'ils sont concernés par ladite contribution.
2. Les personnes physiques
a. Personnes physiques soumises à l'impôt sur le revenu Sont soumises à la contribution conjoncturelle, les personnes physiques de nationalité tunisienne soumises à l'impôt sur le revenu et réalisant les catégories de revenus suivantes :
- les bénéfices industriels et commerciaux,
- les bénéfices des professions non commerciales,
- les bénéfices des activités agricoles et de pêche,
- les revenus de loyers.
b. Personnes physiques non soumises à l'impôt
Sont également concernées par la contribution :
- les personnes physiques de nationalité tunisienne exonérées de l'impôt sur le revenu, il s'agit notamment des entreprises individuelles bénéficiant de l'exonération totale de l'impôt sur le revenu pendant 5 ans dans le cadre des mesures visant encouragement à la création des petites et moyennes entreprises, soit :
* les nouvelles entreprises créées au cours de l'année 2013 et exerçant dans le secteur des services ou des professions non commerciales dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 300 mille dinars et les entreprises exerçant dans le secteur d’achat en vue de la revente, les activités de transformation et la consommation sur place et dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 600 mille dinars. (Article 17 de la loi de finances pour l'année 2013),
* les nouvelles entreprises créées au cours de l'année 2014 exerçant des activités de transformation et dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse 7 pas 600 mille dinars. (Article 20 de la loi de finances pour l'année 2014),
* les nouvelles entreprises créées au cours de l'année 2016 exerçant des activités de transformation dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 600 mille dinars. (Article 13 de la loi de finances pour l'année 2016).
- les personnes physiques de nationalité tunisienne bénéficiant de la déduction totale de leurs revenus provenant de l'exploitation, nonobstant le minimum d'impôt prévu par l’article 12 bis de la loi n°89-114 du 30 décembre 1989, il s'agit notamment :
* des entreprises implantées dans les zones de développement régional au cours de la période de déduction totale,
* des entreprises exerçant dans les domaines du développement agricole au cours de la période de déduction totale,
* des entreprises exportatrices dont la période de déduction totale conformément à la législation en vigueur n'a pas expiré.
Sur la base de ce qui précède, ne sont pas concernées par ladite contribution conjoncturelle :
- les personnes physiques de nationalité tunisienne qui réalisent des revenus autres que ceux susvisés, il s'agit notamment :
* des traitements, des salaires, des pensions et des rentes viagères,
* de la plus-value provenant de la cession des immeubles ou des droits y relatifs, des revenus de valeurs mobilières y compris la plus-value provenant de la cession des actions, des parts sociales et des parts des fonds,
* des revenus de capitaux mobiliers,
* des autres revenus prévus par l'article 36 du code de l'impôt sur le revenu des personnes physiques et de l'impôt sur les sociétés. Il s'agit des revenus de source étrangère n'ayant pas été soumis au paiement de l'impôt dans le pays de la source, des revenus réalisés des jeux de pari, de hasard et de loterie et des revenus déterminés selon les dépenses personnelles ostensibles et notoires et selon l’accroissement du patrimoine conformément aux dispositions du même code.
- les personnes physiques de nationalité étrangère, et ce, nonobstant la nature des revenus qu'elles réalisent et le régime fiscal auquel ces revenus sont soumis.
II. Revenus et bénéfices concernés par la contribution conjoncturelle
La contribution conjoncturelle s'applique aux revenus et aux bénéfices réalisés au cours de l'année 2016 et dont le délai de déclaration intervient au cours de l’année 2017, ainsi qu'aux revenus et aux bénéfices réalisés par les entreprises ou les sociétés dont la date de clôture de leurs bilans ne coïncide pas avec le 31 décembre 2016 et dont le délai de déclaration de leurs résultats intervient au cours de l'année 2017. Il est à noter que lorsqu'il s'agit d'une déclaration de cessation de l'activité déposée au cours de l'année 2017, la contribution conjoncturelle s'applique aux revenus et aux bénéfices réalisés au cours de l'année 2016 soit à l'exception de ceux réalisés à partir du 1er janvier 2017 jusqu'à la date de la cessation de l'activité.
III. Montant de la contribution conjoncturelle
1. Pour les personnes morales
a. Sociétés soumises à l'impôt sur les sociétés
La contribution conjoncturelle est fixée pour les sociétés soumises à l'impôt sur les sociétés à :
- 7.5% des bénéfices servant de base pour le calcul de l’impôt sur les sociétés dont le délai de déclaration intervient au cours de l’année 2017 avec un minimum de :
* 5.000 dinars pour les sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés au taux de 35%,
* 1.000 dinars pour les sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés au taux de 25% ou de 20%,
* 500 dinars pour les sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés au taux de 10%.
Il est à signaler que pour les personnes morales redevables du minimum d'impôt exigible sur le chiffre d'affaires fixé à 0.2% ou à 0.1% selon le cas, la contribution conjoncturelle est déterminée comme suit :
* 7.5% des bénéfices servant de base pour le calcul de l’impôt sur les sociétés dont le délai de déclaration intervient au cours de l’année 2017, en cas de réalisation de bénéfices, ou
* le minimum de la contribution fixé à 5.000 dinars, 1000 dinars ou 500 dinars selon le cas, lorsque la contribution calculée sur la base de 7.5% tel que sus-précisé est inférieure audit minimum ou en cas de réalisation d'une perte.
b. Sociétés pétrolières
La contribution conjoncturelle est également due par les sociétés pétrolières, son montant est fixé à:
- 7.5% des bénéfices servant de base pour le calcul de l’impôt pétrolier exigible au titre de l’année 2016 et dont le délai de déclaration intervient au cours de l’année 2017 avec un minimum de 10.000 dinars pour chaque concession d’exploitation.
- 5.000 dinars pour les sociétés pétrolières qui ne sont pas entrées en production, et ce, nonobstant le nombre de permis qui ne sont pas entrées en production.
c. Sociétés soumises au minimum du minimum d'impôt
Lorsque la société est redevable au cours de l'année 2017 du minimum du minimum d'impôt, la contribution conjoncturelle est fixée dans ce cas, à 50% dudit minimum, soit :
- 250 dinars pour les sociétés soumises à l'impôt sur les sociétés au taux de 35%, 25% ou 20%,
- 150 dinars pour les sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés au taux de 10% ou celles réalisant un chiffre d’affaires provenant de la commercialisation de produits ou de services soumis au régime de l’homologation administrative des prix et dont la marge bénéficiaire brute ne dépasse pas 6% conformément à la législation et aux règlementations en vigueur.
Etant précisé qu'en cas de dépôt de la déclaration annuelle de l’impôt sur les sociétés après 30 jours de l’expiration des délais légaux, et du fait que, le 10 minimum d'impôt en question est dans ce cas majoré de 50%, le montant de la contribution est calculé sur la base de ce minimum d'impôt ainsi majoré.
Par ailleurs, et pour les sociétés nouvelles qui n'ont pas réalisé un chiffre d'affaires durant la période de réalisation du projet sans que cette période dépasse dans tous les cas trois ans à compter de la date du dépôt de la déclaration d'existence, et considérant qu'elles ne sont pas redevables de l'impôt y compris le minimum d'impôt, elles demeurent non concernées par ladite contribution conjoncturelle.
d. Sociétés exonérées de l'impôt sur les sociétés ou bénéficiant de la déduction totale de leurs bénéfices provenant de l'exploitation
La contribution conjoncturelle est déterminée dans ce cas, sur la base de :
- 7.5% des bénéfices exonérés pour les sociétés totalement exonérées de l’impôt sur les sociétés au cours de l’année 2016, ou
- 7.5% du montant des bénéfices objet de la déduction pour les sociétés bénéficiant de la déduction totale de leurs bénéfices provenant de l’exploitation au cours de l'année 2016 nonobstant le minimum d’impôt fixé à 20% du bénéfice fiscal avant ladite déduction.
Dans les deux cas, la contribution conjoncturelle ne peut être inférieure à 1.000 dinars.
Il est à signaler que pour les personnes morales qui réalisent des bénéfices non soumis au même régime fiscal, le montant total de la contribution conjoncturelle due est déterminé dans ce cas, sur la base du total des montants de la contribution conjoncturelle calculée pour chaque catégorie de bénéfices à part, et ce, même dans le cas où ces montants correspondent au minimum de la contribution.
2. Pour les personnes physiques
a. Personnes soumises à l'impôt sur le revenu dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux selon le régime réel ou exerçant une profession non commerciale
La contribution conjoncturelle est fixée pour ces personnes à 7.5% des revenus servant de base pour le calcul de l’impôt sur le revenu dont le délai de déclaration intervient au cours de l’année 2017 avec un minimum de 500 dinars. 11 Il est à noter que pour les personnes redevables du minimum d'impôt exigible sur leur chiffre d'affaires fixé à 0.2% ou à 0.1% selon le cas, la contribution conjoncturelle est déterminée comme suit :
*7.5% des revenus servant de base pour le calcul de l’impôt sur le revenu dont le délai de déclaration intervient au cours de l’année 2017, en cas de réalisation de bénéfices, ou
* le minimum de la contribution fixé à 500 dinars si la contribution calculée sur la base de 7.5% tel que sus-précisé est inférieure audit minimum, ou en cas de réalisation d'une perte.
b. Personnes soumises à l'impôt sur le revenu selon le régime forfaitaire
La contribution conjoncturelle est fixée pour les personnes physiques soumises à l'impôt sur le revenu dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux selon le régime forfaitaire à 7.5% de l’impôt forfaitaire dont le délai de déclaration intervient au cours de l’année 2017 avec un minimum de :
- 25 dinars pour les personnes physiques dont le chiffre d’affaires total pour l’année 2016 ne dépasse pas 10.000 dinars, et
- 50 dinars pour les personnes physiques dont le chiffre d'affaires total pour l'année 2016 dépasse 10.000 dinars.
Etant précisé qu'en cas de dépôt de la déclaration annuelle de l’impôt sur le revenu après 30 jours de l’expiration des délais légaux, et du fait que, l’impôt forfaitaire est dans ce cas majoré de 50%, le montant de la contribution est calculé sur la base de 7.5% de l’impôt forfaitaire ainsi majoré sous réserve du minimum de la contribution fixé à 25 dinars ou à 50 dinars selon le cas.
c. Personnes soumises à l'impôt dans la catégorie des bénéfices des exploitations agricoles et de pêche ou réalisant des loyers
La contribution conjoncturelle est fixée pour ces personnes à 7.5% des revenus servant de base pour le calcul de l’impôt sur le revenu dont le délai de déclaration intervient au cours de l’année 2017 avec un minimum de 200 dinars.
d. Personnes soumises au minimum du minimum d'impôt
Lorsque les concernés sont redevables au cours de l'année 2017 du minimum du minimum d'impôt, la contribution conjoncturelle est fixée dans ce cas, à 50% dudit minimum, soit :
- 150 dinars en cas de réalisation de chiffre d'affaires local, ou
- 100 dinars en cas de réalisation de chiffre d'affaires provenant de l'exportation ou de la commercialisation de produits ou de services soumis au régime de l’homologation administrative des prix et dont la marge bénéficiaire brute ne dépasse pas 6% conformément à la législation et aux réglementations en vigueur.
Il est à signaler qu'en cas de dépôt de la déclaration annuelle de l’impôt sur le revenu après 30 jours de l’expiration des délais légaux, et considérant que le minimum d'impôt en question est dans ce cas majoré de 50%, le montant de la contribution est également calculé sur la base de ce minimum d'impôt ainsi majoré.
Etant précisé que, pour les entreprises nouvelles qui n'ont pas réalisé un chiffre d'affaires durant la période de réalisation du projet sans que cette période dépasse dans tous les cas trois ans à compter de la date du dépôt de la déclaration d'existence, elles demeurent non concernées par ladite contribution conjoncturelle considérant qu'elles ne sont pas redevables du minimum du minimum d'impôt.
e. Personnes exonérées de l'impôt sur le revenu ou bénéficiant de la déduction totale de leurs revenus provenant de l'exploitation
La contribution conjoncturelle est dans ce cas, déterminée sur la base de:
- 7.5% des revenus exonérés pour les entreprises totalement exonérées de l’impôt sur le revenu au cours de l’année 2016, ou
- 7.5% du montant des revenus bénéficiant de la déduction pour les entreprises bénéficiant de la déduction totale de leurs revenus provenant de l’exploitation au cours de l'année 2016 nonobstant le minimum d’impôt fixé à 60% de l'impôt exigible sur le revenu global compte non tenu de la déduction.
La contribution conjoncturelle ne peut être inférieure dans les deux cas au minimum égal à 500 dinars.
Il est à signaler que, pour les personnes physiques qui réalisent plusieurs catégories de revenus, le montant total de la contribution conjoncturelle est déterminé sur la base du total des montants de la contribution conjoncturelle calculée pour chaque catégorie à part, et ce, même dans le cas où ces montants correspondent au minimum de la contribution. La contribution conjoncturelle demeure optionnelle pour les revenus et les personnes physiques autres que ceux susvisés.
IV. Base de calcul de la contribution conjoncturelle
1. Règle générale
Les revenus ou les bénéfices servant de base pour le calcul de la contribution conjoncturelle, sont déterminés sur la base des revenus ou des bénéfices totaux soumis à l'impôt, soit après la déduction des pertes, des amortissements et des amortissement réputés différés en périodes déficitaires et sans tenir compte de la déduction des revenus ou des bénéfices provenant de l'exploitation y compris les revenus et les bénéfices exceptionnels y rattachés ou des revenus ou des bénéfices réinvestis.
2. Exception
a- Pour les sociétés soumises à l'IS au taux de 25%
Pour la détermination des bénéfices servant de base pour le calcul de la contribution conjoncturelle, les sociétés soumises à l'impôt sur les sociétés au taux de 25% peuvent déduire exclusivement les bénéfices réinvestis au sein d'elles-mêmes et qui obéissent aux conditions prévues par la législation fiscale en vigueur, et ce, dans la limite de 50% de la base de ladite contribution.
b- Pour les personnes physiques
Les revenus soumis à l'impôt et servant de base pour le calcul de la contribution conjoncturelle, sont déterminés sur la base du revenu net fixé conformément à la législation fiscale en vigueur pour chaque catégorie de revenus concernés par ladite contribution à part.
Ainsi, et considérant que le montant de la contribution n'est pas déterminé sur la base du revenu global annuel soumis à l'impôt, mais sur la base du revenu net réalisé pour chaque catégorie, ce montant est déterminé sans tenir compte d'aucune déduction, à l'instar des déductions au titre de la situation et charges de famille, des montants déposés dans les comptes
Annexe à la note commune n°6/2017
Exemples d’illustration
Exemple n°1
Soit une société totalement exportatrice dont la période de déduction totale de ses bénéfices a expiré au cours de l’année 2015, qui a réalisé au titre de l’année 2016 un bénéfice total de 1.925.000 dinars réparti comme suit :
- bénéfices provenant des ventes sur le marché local de 200.000 dinars ;
- plus- value de 400.000 dinars provenant de la cession des actions cotées en bourse acquises en 2015 ;
- bénéfices provenant de l’export de 1.325.000 dinars. Dans ce cas, le montant de la contribution conjoncturelle est déterminé comme suit :
- Contribution au titre des bénéfices soumis à l'IS au taux de 10% 1.325.000 D × 7.5 % = 99.375 dinars, supérieure au minimum de la contribution fixé à 500 dinars, ainsi la contribution conjoncturelle exigible est de 99.375 dinars.
- Contribution au titre des bénéfices soumis à l'IS au taux de 25% 600.000 D × 7.5 % = 45.000 dinars, supérieure au minimum de la contribution fixé à 1.000 dinars, ainsi la contribution conjoncturelle exigible est de 45.000 dinars.
- Montant total de la contribution conjoncturelle 45.000 D + 99.375 D = 144.375 dinars.
Exemple n°2
Reprenons les données de l’exemple n°1 et supposons que la société ait décidé au cours de la même année de réinvestir un montant de 80.000 dinars dans la souscription au capital d’une société implantée dans une zone de développement régional et ait décidé de réaliser une opération de réinvestissement au sein d’elle-même d’un montant de 250.000 dinars .
Dans ce cas, la contribution conjoncturelle est déterminée comme suit :
- Contribution au titre des bénéfices soumis à l'IS au taux de 10% 1.325.000 D × 7.5 % = 99.375 dinars supérieure au minimum de la contribution fixé à 500 dinars, ainsi la contribution conjoncturelle exigible est de 99.375 dinars.
- Contribution au titre des bénéfices soumis à l'IS au taux de 25%
* Base de la contribution avant déduction des bénéfices réinvestis : 600.000 dinars
* Bénéfices déductibles au titre de réinvestissement au sein de la société : 250.000 dinars
* Limite de déduction de la base de la contribution : 600.000 D × 50% = 300.000 dinars
* Montant déductible au titre du réinvestissement : 250.000 dinars
* Montant de la contribution : (600.000 D -250.000 D) × 7.5% = 26.250 dinars, ce montant est supérieur au minimum de la contribution exigible au titre des bénéfices soumis à l’impôt sur les sociétés au taux de 25%, il est donc exigible.
- Montant total de la contribution conjoncturelle 99.375 D +26.250 D =125.625 dinars
Exemple n°3
Reprenons les données de l’exemple n°1 et supposons que la société soit partiellement exportatrice.
Dans ce cas, bien que, pour la détermination du résultat fiscal, les bénéfices réinvestis au sein de la société sont déductibles dans la limite de 35%, pour la détermination de la base de la contribution conjoncturelle, ces bénéfices sont déductibles dans la limite de 50 % de la base de cette contribution. Ainsi, la contribution conjoncturelle exigible serait également de 125.625 dinars.
Exemple n°4 :
Supposons qu’une société implantée dans une zone de développement régional dont la période de déduction totale n'a pas expiré, ait réalisé au titre de 3 l’année 2016 des bénéfices nets de 1.400.000 dinars et qu’une partie de ces bénéfices comprend un montant de 420.000 dinars au titre de plus-value provenant de la cession d’actions cotées en bourse qui ont été acquises avant 2011.
Supposons que cette société ait réalisé au cours de la même année une opération de réinvestissement d’un montant de 270.000 dinars dans la souscription au capital d’une société partiellement exportatrice et ait réalisé une opération de réinvestissement au sein d’elle-même d’un montant de 500.000 dinars.
Dans ce cas, la base de calcul de la contribution conjoncturelle sera déterminée comme suit :
- Base de la contribution avant déduction des bénéfices réinvestis 1.400.000 D - 420.000 D = 980.000 Dinars
- Limites de déduction des bénéfices réinvestis au sein même de la société 980.000 D x 50% =490.000 Dinars
- Base de la contribution après déduction des bénéfices réinvestis au sein même de la société : 980.000 D -490.000 D= 490.000 dinars
- Montant de la contribution conjoncturelle 490.000 D × 7.5% = 36.750 dinars.
Exemple n°5
Supposons qu’un architecte qui ne détient pas une comptabilité ait réalisé au cours de l’année 2016 des recettes brutes d’un montant de 120.000 dinars et supposons qu’il ait payé au cours de cette même année des intérêts d’un montant de 3.500 dinars au titre d’un crédit logement octroyé en 2015 auprès de la Banque de l’HABITAT, et ce, pour l’acquisition d’un logement d’une valeur égale à 150.000 dinars.
Dans ce cas, la contribution conjoncturelle serait déterminée sur la base du revenu net réalisé dans la catégorie des bénéfices des professions non commerciales sans déduction des intérêts relatifs au crédit logement, et ce, comme suit :
- Base de la contribution 120.000 D × 80% = 96.000 dinars
- Montant de la contribution : 96.000 D × 7.5% = 7.200 dinars. Ce montant est supérieur au minimum de la contribution fixé à 500 dinars, la contribution exigible est donc de 7.200 dinars.
Exemple n°6
Reprenons les données de l’exemple n°5 et supposons que l'architecte ait réalisé en sus des revenus provenant de son activité, d’autres revenus comme suit :
- Recettes nettes de 10.400 dinars provenant de la location d’un immeuble.
- Plus-value de 70.000 dinars provenant de la cession des actions qu’il détient dans une société anonyme non cotée en bourse. Il a également présenté, lors du dépôt de la déclaration d’impôt sur le revenu au titre de l’année 2016, un certificat prouvant le dépôt, au cours de la même année, d’un montant de 40.000 dinars dans un compte épargne en actions.
Dans ce cas, la contribution conjoncturelle couvre aussi bien les montants provenant de l'activité d’architecture et les loyers. Toutefois, la plus-value provenant de la cession des actions reste non concernée par ladite contribution. Par ailleurs, ne peuvent pas être déductibles pour la détermination de la base de la contribution, les montants déposés dans le compte d’épargne en actions. Ainsi, la contribution conjoncturelle serait déterminée comme suit :
- Contribution au titre des revenus dans la catégorie des bénéfices des professions non commerciales : 7.200 dinars.
- Contribution au titre des loyers : 10.400 D x 7.5 % = 780 dinars, ce montant est supérieur au minimum de la contribution fixé à 200 dinars, la contribution exigible est donc de 780 dinars.
- Montant total de la contribution conjoncturelle 7.200 D + 780 D= 7.980 dinars 5
Exemple n°7
Supposons qu’une personne physique soumise à l’impôt sur le revenu selon le régime forfaitaire, exerçant l’activité de vente de chaussures dans une zone communale, ait réalisé au titre de l’année 2016 un chiffre d’affaires égal à 85.500 dinars. Dans ce cas, l’impôt forfaitaire exigible est calculé comme suit :
- chiffre d’affaires entre 0 et 10.000 dinars : 150 dinars
- chiffre d’affaires dépassant 10.000 dinars : (75.500D × 3%)= 2.265 dinars
- L’impôt forfaitaire total exigible : 150 D + 2.265 D = 2.415 dinars
- La contribution conjoncturelle est égale à : 2.415 D x 7.5%=181,125 dinars Exemple n°8 Supposons qu’une société industrielle soumise à l’impôt sur les sociétés au taux de 25 % ait réalisé au titre de l’année 2016 un chiffre d’affaires de 1.950.000 dinars, mais ayant enregistré un déficit fiscal de 190.000 dinars. Dans ce cas, étant donné que la société est déficitaire, elle est tenue de payer le minimum d’impôt sur son chiffre d’affaires soit : 1.950.000 D × 0,2%= 3.900 dinars
La contribution conjoncturelle est égale, dans ce cas, au minimum exigible pour les sociétés soumises à l’IS au taux de 25 % fixé à 1.000 D.
Exemple n°9
Reprenons les données de l’exemple n°8 et supposons que la société ait réalisé un bénéfice de 14.000 D.
Dans ce cas, l'impôt exigible serait de : 14.000 D x 25% = 3.500 D < minimum d'impôt fixé à 0,2% du chiffre d'affaires, le minimum d'impôt est donc exigible soit 3.900 D.
Etant donné la réalisation d'un bénéfice fiscal, la contribution conjoncturelle serait exigible sur ces bénéfices comme suit : 6 14.000 D x 7,5% = 1.050 D > minimum de la contribution fixé à 1.000 D, la contribution conjoncturelle exigible serait donc de 1.050 D.
Exemple n°10
Reprenons les données de l’exemple n°8 et supposons que la société ait réalisé un chiffre d'affaires de 225.000 D ayant engendré une perte fiscale.
Minimum d'impôt dû sur le chiffre d'affaires 225.000 D x 0.2% = 450 D < minimum du minimum d'impôt fixé à 500 D, ce minimum serait donc exigible. Contribution conjoncturelle exigible : 500 D x 50% = 250D